Les villes au Moyen Age

GLOSSAIRE

ASSOCIATION — Groupement d'hommes liés par un serment d'aide mutuelle. Les associations sont un des éléments essentiels de la structure sociale des villes. Elles peuvent avoir un caractère religieux (confréries), matériel (ghildes, hanses, communautés de métiers) ou intellectuel (universités).
BASTIDE — Ville neuve du midi et du sud-ouest de Ici France.
BEFFROI — Tour de la commune, généralement de plan carré et accolée à l'Hôtel de ville. De même que le donjon est le signe de la puissance seigneuriale, le beffroi s'érige en symbole de l'autonomie urbaine.
BOURG — Quartier neuf formé parfois dès le IXe siècle, à proximité des anciennes cités romaines (souvent autour d'un établissement ecclésiastique), de châteaux ou de grandes abbayes. Le bourg doit à sa population d'artisans et de marchands d'origines diverses d'avoir joué un rôle important dans la reprise du commerce et dans la renaissance urbaine, au lendemain des invasions normandes.
BOURGEOIS — I. A l'origine, habitant du bourg.
2. Puis, par extension, membre de la communauté urbaine.
BOURGEOISIE — Condition juridique des bourgeois. Elle ne s'applique pas à tous les habitants d'une ville et est en général réservée à ceux qui possèdent une maison ou une certaine somme d'argent.
BOURGMESTRE — Magistrat nanti du pouvoir exécutif dans les communes de la Flandre et dans les villes d'Empire. C'est l'équivalent d'un maire. CAPITOUL — Terme particulier à Toulouse pour désigner les consuls.
CHARTE DE COMMUNE — Acte écrit de reconnaissance d'une commune. A l'origine, il peut y avoir des communes sans charte (Chelles); la rédaction n'en devient obligatoire qu'au XIIIe siècle.
CHARTE DE FRANCHISES — Acte destiné à régler les relations du seigneur et d'une communauté d'habitants, en garantissant à celle-ci des droits bien établis : privilèges économiques, fiscaux, juridiques et militaires (franchises). La plus ancienne charte de franchises semble être celle d'Orléans (1057). Ces actes se multiplient aux XIIe et XIIIe siècles et disparaissent après 1350. La plus connue est la charte octroyée aux habitants de Lorris-en-Gâtinais.
CLOCHE MUNICIPALE (bancloche) — Elle sert à convoquer ou à avertir les habitants. Souvent placée dans le beffroi ou dans le clocher d'une église, elle est un des attributs de la commune.
COMMUNAUTÉ DE MÉTIER (Corps de métier) — Groupement professionnel de gens exerçant le même métier. Cette association qui, à l'origine (XIe s.) ne se distingue pas des confréries (associations religieuses d'entraide), aboutit à la création de véritables monopoles. Elle devient un corps hiérarchisé (apprentis, compagnons, maîtres). Elle participe activement à la vie politique, administrative et économique des villes.
COMMUNE — Association jurée des habitants d'une ville qui a fait reconnaître par le seigneur, au terme d'une entente réciproque ou d'actes de violence, son existence juridique et ses libertés politiques. Les communes apparaissent dans la seconde moitié du XIe siècle (Le Mans 1070, Cambrai 1076), connaissent leur apogée vers 1230-1250 puis une déchéance rapide provoquée par leurs crises internes et l'ingérence de plus en plus active des agents royaux.
CONSEIL — 1. Dans le nord de la France, collège des magistrats (échevins, pairs, jurés) qui assurent le gouvernement des villes de commune (administration, finances, police, justice).
2. Dans le Midi, assemblée de notables assistant les consuls.
CONSULAT — Magistrature collective formée par le collège des consuls, assurant dans le midi de la France le gouvernement des villes qui ont acquis l'autonomie. Leur pouvoir exécutif est semblable à celui du maire de la France du Nord. Le régime du consulat apparaît en France au début du XIIe siècle, sans doute à l'imitation des villes italiennes; il connaît un développement rapide (apogée à la fin du XIIe siècle) et une décadence aussi rapide.
ÉCHEVIN — Membre du Conseil qui administre les villes du Nord. A l'origine, les échevins sont nommés par le seigneur; au XIIIe siècle, ils se renouvellent chaque année par cooptation.
ÉVÊQUE — Dès l'époque mérovingienne, il acquiert dans la vie politique et administrative de la cité un rôle prépondérant qu'il perd au XIIe siècle.
GHILDE — Association groupant, à partir du XIe siècle, les marchands d'une même région, les transporteurs d'une même rivière, les habitués d'un même centre commercial.
HALLE — Marché couvert, centre de la vie commerciale. Les halles tiennent une place si importante dans la vie urbaine que le bâtiment de l'Hôtel de ville leur est parfois associé.
HANSE — 1. Groupe de marchands liés par un serment d'aide réciproque et bénéficiant de franchises économiques (Hanses des marchands de l'eau de Paris et de Rouen).

2. Fédération de villes liées par des engagements mutuels (Hanse des Dix-sept villes groupant au XIIe siècle les marchands de Flandre, Hanse des villes Hanséatiques).

HOTEL DE VILLE (Maison commune, mairie). Siège de l'administration municipale, situé en général au centre de la ville. Il comprend une grande salle donnant sur la place principale par une petite tribune ou un balcon.
JURADE — Collège consulaire coiffé d'un maire et composé de jurats, variante du régime de consulat dans les villes du Sud-Ouest (Bordeaux).
JURÉS — 1. A l'origine, ensemble des bourgeois qui ont juré la commune.

2. Le mot est ensuite réservé aux magistrats composant le Conseil qui assure le gouvernement collectif d'une ville de commune.

MAIRE — 1. Magistrat doté du pouvoir exécutif dans les villes de commune du nord de la France. Il n'apparaît de façon régulière qu'au début du XIIIe siècle.

2. Administrateur assisté d'un conseil qui veille à la gestion d'une ville de franchises.

MILICE COMMUNALE — Contingent militaire levé au sein de la commune par l'administration municipale pour s'acquitter du service d'ost (service militaire) envers le roi ou le seigneur qui a concédé la commune.
PAIRS — Magistrats assurant l'administration des villes d'établissement et choisissant parmi eux les candidats entre lesquels le roi désignera le maire.
PATRICIAT URBAIN — Partie la plus riche de la bourgeoisie commerçante qui tend à accaparer, dans les villes de Flandre et d'Italie, le gouvernement des villes.
PRÉVOT — 1. Représentant du seigneur ou du roi dans certaines villes de franchises ou de commune.

2. A Paris, le prévôt des marchands est le chef de la puissante corporation des marchands de l'eau, premier élément de l'administration municipale.

SERMENT COMMUNAL — Serment d'assistance mutuelle et de paix, prêté à l'origine par tous ceux qui créent la commune puis par ceux qui y entrent.
SYNDIC — 1. Dans le nord de la France, chef d'une communauté de métier.

2. Dans le Midi, les syndics sont chargés de l'administration des villes qui n'ont pas obtenu une émancipation complète et ne connaissent pas le régime consulaire (villes de syndicat).

VIGUIER — Représentant du seigneur dans les villes méridionales.


INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

1. SOURCES

1.1 Archives municipales

Les documents conservés dans les Archives municipales constituent la source la plus riche de l'histoire des villes. Des Inventaires en facilitent la consultation.

1.2. Recueils de textes

  • BLAQUIERE (H.), CASTAN (Y.), GÉRARD (P.) et SAINT-BLANQUAT (O. de). Documents sur le développement des libertés municipales et des communautés urbaines en pays toulousain du XIIe au XIVe siècle. Toulouse, C.R.D.P., 1960. (Archives de la Haute-Garonne, Service éducatif.)
  • ESPINAS (G.). Recueil de textes relatifs à l'histoire du droit municipal en France des origines à la Révolution. Artois. Paris, Sirey, 1934-1943. Deux vol. (Société d'histoire du droit.)
  • GIRY (A.). Documents sur les relations de la royauté avec les villes en France de 1180 à 1314. Paris, A. Picard, 1885. (Coll. de textes pour servir à l'étude et à l'enseignement de l'histoire.)
  • MOLLAT (M.). Les villes et la civilisation urbaine entre la Meuse et la Seine du début du XIe siècle au début du XIVe, explications de textes. Paris, C.D.U., 1960. (Les Cours de Sorbonne. Histoire du Moyen Age.)

    2. BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

    On trouvera une bibliographie abondante dans :
  • CALMETTE (J.). Le Monde féodal. Nouv. éd. Paris, P.U.F., 1946, p. 202-206 (Coll. « Clio ». 4).
  • PETIT-DUTAILL1S (C.). Les communes françaises, caractères et évolution des origines au XVIII' siècle. Paris, A. Michel, 1947. (Evolution de l'humanité. XLIV.)
  • FOURNIER (G.). L'histoire des villes au Moyen Age. Dans : L'Information historique, 12e année, 1950, P. 188-190.
    Nous n'y ajouterons que quelques ouvrages fondamentaux et quelques publications récentes :
  • BLOCH (M.). La France sous les derniers Capétiens, 1223-1328. 2e éd. Paris, A. Colin, 1958. (Cahiers des Annales. 13.)
  • La Città nell'alto medioevo. Spolète, Centro italiano di studi sull'alto medioevo, 1959. (VI. Settimana di studio del Centra italiano di studi sull'alto medioevo.)
  • GANSHOF (F.L.). Etude sur le développement des villes entre Loire et Rhin au Moyen Age. Paris, P.U.F.; Bruxelles, Librairie encyclopédique, 1943.
  • HUBERT (J.). Evolution de la topographie et de l'aspect des villes de Gaule du Ve au Xe siècle. Dans : La Città... Spolète, 1959, p. 529-558.
  • LAVEDAN (P.). Histoire de l'urbanisme. T. 1. Antiquité et Moyen Age. 2e éd. Paris, H. Laurens, 1966.
  • LESTOCQUOY (Chanoine J.). Aux origines de la bourgeoisie, les villes de Flandre et d'Italie sous le gouvernement des patriciens (XIe-XVe siècles). Paris, P.U.F., 1952.
  • LOT (F.). Recherches sur la population et la superficie des cités remontant à la période gallo-romaine. Paris, Champion, 1945-1950. Deux vol.
  • PIRENNE (H.). Les villes et les institutions urbaines. 2e éd. Paris, F.Alcan ; Bruxelles, Nouv. Société d'édition, 1939. Deux vol.
  • RENOUARD (Y.). Les villes d'Halle de la fin du Xe siècle au début du XIVe siècle. Paris, C.D.U., 1961. 10 fasc. (Les Cours de Sorbonne. Histoire du Moyen Age.)
  • SCHNEIDER (J.). La ville de Metz aux XIIIe et XIVe siècles. Nancy, Impr. J. Thomas, 1950 (ouvrage essentiel non seulement pour l'histoire messine, mais aussi pour la méthode des études urbaines). La Ville. Bruxelles, Librairie encyclopédique, 1954-1957. Trois vol. (Recueils de la Société Jean Bodin. T. VI, VII, VIII.)


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